vendredi 14 juillet 2017

Flash,Flash.La Deportation des Haitiens:La République dominicaine donne une année aux immigrants pour se régulariser.L’annonce a été faite mardi par le ministre dominicain de l’Intérieur et de la Police, Ramon Fadul. Le moratoire tant réclamé par le gouvernement haïtien et la société civile a été finalement accordé aux 130 000 compatriotes qui n’ont pas encore finalisé leur inscription au PNRE. «





Les immigrants haïtiens qui n’ont pas encore bouclé leur inscription au Plan national pour la régularisation des étrangers ont une année de plus pour le faire. Après un première prolongation d’une année, la direction de la migration de la république voisine, avec la bénédiction du président Danilo Medina, a décidé d’accorder une année supplémentaire à ces 140 000 migrants, dont 130 000 Haïtiens menacés de déportation. Le temps pour l’État haïtien de documenter enfin ses ressortissants.
Publié le 2016-07-13 | Le Nouvelliste
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National -
L’annonce a été faite mardi par le ministre dominicain de l’Intérieur et de la Police, Ramon Fadul. Le moratoire tant réclamé par le gouvernement haïtien et la société civile a été finalement accordé aux 130 000 compatriotes qui n’ont pas encore finalisé leur inscription au PNRE. « La direction de la migration a travaillé sur la proposition et l’a soumise au président Medina qui a accepté que la prolongation soit accordée », a déclaré le ministre de l’Intérieur aux médias dominicains. Le fonctionnaire dominicain a expliqué que l'objectif est de donner une stabilité à ces personnes dont l’État dominicain dispose déjà des empreintes et des adresses. Il place ce moratoire dans le cadre de la poursuite du processus de normalisation de la situation des milliers d'étrangers résidant dans son pays. En effet, il y a une année depuis qu’à la fermeture officielle des inscriptions au Plan national pour la régularisation des étrangers, l’État dominicain avait accordé une résidence temporaire d’une année à 140 000 immigrants étrangers dont 130 000 Haïtiens. Un parachute pour ces milliers d’Haïtiens qui ne disposaient pas de tous les documents réclamés dans le cadre du programme. Lancé après l’arrêt 168/13, le PNRE visait à donner une deuxième chance aux milliers de ressortissants haïtiens menacés de déportation. Les autorités haïtiennes étaient entrées en pourparlers avec leurs homologues dominicains pour obtenir ce moratoire. «Nous multiplions les contacts auprès de la chancellerie dominicaine, nous espérons trouver un moratoire jusqu’à décembre », avait confié le ministre haïtien des Affaires étrangères, Pierrot Délienne, la semaine dernière alors en pleine négociation avec les autorités du pays voisin. La tension montait ces dernières semaines au sein de la communauté haïtienne en République voisine. Particulièrement chez ces 130 000 compatriotes menacés de déportation à l’expiration de la résidence provisoire d’une année accordée par l’État dominicain le 17 juillet. Il s’agit de migrants qui ont déjà commencé le processus d’inscription au Plan national pour la régularisation des étrangers. La cause: l’incapacité de l’État haïtien de remettre les documents d’identité à ses ressortissants. Une année après le lancement du Programme d’identification et de documentation des immigrants haïtiens (PIDIH), les migrants attendent désespérément de recevoir leurs documents d’identité. Ce programme, qui devrait fournir aux ressortissants haïtiens les documents pour pouvoir s’inscrire au Programme national de régularisation des étrangers (PNRE), a plutôt plombé l’espoir des migrants qui attendent désespérément d'être documentés. Il y a une semaine, des dizaines d’Haïtiens ont manifesté devant les locaux de l’ambassade d’Haïti en République dominicaine, exigeant des autorités haïtiennes la livraison des documents de voyage qui leur avaient été promis dans le cadre du PIDIH. Cette nouvelle prolongation accordée par le gouvernement dominicain devrait permettre à l’État haïtien de documenter pour de bon ses ressortissants. C’est la position du coordonnateur du Groupe d’appui aux rapatriés et aux réfugiés (GARR), Saint-Pierre Baubrun. « Le gouvernement haïtien doit mettre son devoir au propre, a déclaré le coordonnateur du GARR contacté par Le Nouvelliste. Il ne suffit pas de demander à l’État dominicain de prolonger le moratoire pour permettre aux concernés de soumettre les documents. » Selon monsieur Baubrun, c’est quand même une bonne chose, le fait pour l’État dominicain d’accorder ce moratoire aux immigrants, mais la responsabilité de les identifier incombe entièrement à l’État haïtien. « Les migrants ont droit au passeport et à d'autres pièces d’identité, car tout ressortissant d’un pays a droit à des documents d’identité. Mais, en plus, les migrants ont payé pour ces documents », a dit Saint-Pierre Baubrun qui condamne les autorités haïtiennes pour leur passivité. Avec cette prolongation de leur résidence provisoire, ces 130 000 Haïtiens sont épargnés de la déportation. Le pays voisin a intensifié les opérations de déportation ces derniers mois. Pas moins de 8 000 ressortissants haïtiens ont été déportés seulement pour le mois de juin écoulé, selon les chiffres communiqués par le GARR. L’organisme de défense des droits des immigrants appelle l’État haïtien à respecter les droits des Haïtiens déposés à longueur de journée le long de la frontière haitiano-dominicaine.

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