dimanche 10 septembre 2017

FLASH, FLASH COREE DU NORD:L'arme chimique, l'autre menace venue de Corée du Nord qui inquiète Alors que Pyongyang pourrait procéder à un tir de missile ou un essai nucléaire, l'inquiétude grandit aussi au sujet de l'arsenal chimique de Kim Jong-Un.


INTERNATIONAL

Image result for L'arme chimique, l'autre menace venue de Corée du Nord qui inquiète Alors que Pyongyang pourrait procéder à un tir de missile ou un essai nucléaire, l'inquiétude grandit aussi au sujet de l'arsenal chimique de Kim Jong-Un.INTERNATIONAL - La Corée du Nord s'apprête, ce samedi 15 avril, à s'illustrer dans ce qu'elle sait faire de mieux: une parade militaire. À l'occasion du 105e anniversaire de la naissance de Kim Il-Sung, premier dirigeant du pays, l'armée de Pyongyang devrait faire la démonstration de ses capacités humaines et militaires. Elle pourrait en profiter pour procéder à un nouveau tir de missile balistique ou même à son sixième essai nucléaire, qui lui sont tous deux interdits par la communauté internationale.
Quoi qu'il arrive, les États-Unis scruteront d'un œil inquiet toute démonstration de force de Pongyang. Car le ton est monté ces derniers jours entre Kim Jong-Un et Donald Trump, ce dernier affichant sa volonté de "traiter" le "problème" nord-coréen, en envoyant notamment vers la péninsule coréenne un porte-avions, escorté par trois navires lance-missiles. Pyongyang, de son côté, s'est dit prête pour la "guerre" et a promis une "réponse sans pitié" à toute provocation américaine.
Et les menaces nord-coréennes ne sont pas prises à la légère. Une "réponse" nord-coréenne en particulier inquiète la communauté internationale: celle d'un recours à l'arme chimique.
Un "programme d'armes chimiques" entretenu "de longue date"
Le Japon a tiré la sonnette d'alarme jeudi. Sans donner de précision sur l'origine de ses informations, le Premier ministre Shinzo Abe a déclaré qu'il était "possible que la Corée du Nord soit déjà capable de lancer une ogive (la partie du missile contenant la charge, ndlr) contenant du sarin". Le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, a ajouté qu'il n'était pas exclu que Pyongyang "possède déjà un nombre considérable" d'armes chimiques, dont elle puisse "équiper" ses missiles.
Le Japon parle en connaissance de cause. Une attaque au gaz hautement toxique sarin avait frappé Tokyo en 1995, quand des membres de la secte Aum Vérité suprême avaient répandu cette arme chimique dans plusieurs rames de métro, faisant 13 morts et causant des maux divers, parfois irréversibles, à 6300 personnes. La secte avait aussi diffusé cette substance innervante mortelle dans la ville de Matsumoto en 1994, faisant sept morts.
Ce n'est pas la première fois qu'un recours nord-coréen à l'arme chimique est évoqué. Dans un rapport en 2015, le département américain de la défense estimait que la Corée du Nord entretient "de longue date" un "programme d'armes chimiques" ayant la "capacité de produire des agents neurotoxiques, vésicants (provoquant brûlures, cloques ou inflammations, ndlr), hémotoxiques (entraînant une mort par asphyxie, ndlr) et des suffocants (comme le chlore, ndlr)" et "possède probablement une réserve d'armes chimiques".
Le département américain indique aussi que les "forces nord-coréennes sont préparées à intervenir dans un environnement contaminé; elles s'entraînent régulièrement lors d'opérations de défense face à des attaques chimiques".
12 entrepôts de produits chimiques, six d'armes chimiques
D'après l'organisation NTI, qui documente le développement des programmes nucléaires, la Corée du Nord a acquis, entre autres, du gaz moutarde, du gaz très toxique phosgène, du gaz sarin et des agents chimiques de type VX. Le pays aurait "approximativement 12 complexes où des produits chimiques, précurseurs (des composants chimiques participant à une réaction, ndlr) et des agents sont produits et/ou stockés, en plus de six entrepôts majeurs d'armes chimiques".
Pire, la Corée du Nord, qui n'est pas signataire de la Convention internationale sur l'interdiction des armes chimiques, serait à la troisième place des pays possédant le plus grand stock d'armes chimiques, après les États-Unis et la Russie. D'après le site spécialisé 38 North, Pyongyang aurait même fourni des armes, des agents ou des technologies chimiques à l'Égypte, l'Iran, la Libye et la Syrie depuis les années 1990.
En février 2014, un rapport du Conseil des droits de l'homme des Nations unies faisait également état de possibles tests d'armes chimiques sur des handicapés ou des prisonniers politiques en Corée du Nord. La menace a été confirmée par plusieurs témoignages, notamment celui d'un scientifique nord-coréen impliqué dans le programme de développement des armes chimiques. L'homme de 47 ans a fui son pays en 2015, emportant avec lui des preuves de tests de plusieurs dizaines de composés chimiques différents sur des humains, raconte le Washington Post.
Une base nucléaire "amorcée et prête" à servir
La Corée du Nord pourrait utiliser ses agents chimiques en "modifiant une variété de munitions conventionnelles, notamment des missiles d'artillerie et balistiques", explique le rapport de la défense américaine de 2015. Concrètement, elle pourrait les envoyer au moyen du genre de missile qui sera peut-être, ce samedi, tiré en guise de démonstration de force.
D'après le spécialiste de la défense nord-coréenne Joseph S. Bermudez Jr., cité par le Straits Times, Pyongyang pourrait posséder 150 ogives remplies d'armes chimiques prêtes à être lancées sur des missiles balistiques.
Cette possibilité inquiète d'autant plus que les sites d'essais nucléaires nord-coréens ont témoigné une forte activité ces derniers jours. D'après le site spécialisé 38 North, les images satellites de la base de Punggye-ri, dans le nord du pays, montrent qu'elle est "amorcée et prête" à servir.
En février, la Corée du Nord était encore mêlée à des soupçons d'utilisation d'armes chimiques dans l'affaire très médiatisée de la mort du demi-frère de Kim Jong-Un, Kim Jong-Nam. Féroce critique du leader nord-coréen, il a été empoisonné au VX, un agent classé comme une arme de destruction massive, le 13 février à l'aéroport de Kuala Lumpur.
Sa mort avait déclenché une querelle digne de la guerre froide, Séoul accusant immédiatement Pyongyang d'avoir orchestré cet assassinat. Les enquêteurs soupçonnent sept Nord-Coréens d'avoir joué un rôle dans l'embuscade. Quatre d'entre eux ont fui la Malaisie le jour de l'assassinat pour regagner la Corée du Nord. Les trois autres se cachent à l'ambassade de Corée du Nord à Kuala Lumpur.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire