mercredi 21 mars 2018

Russie : Poutine plébiscité pour un quatrième mandat Le président russe sortant a obtenu 77% des voix, loin devant Pavel Groudinine, candidat du Parti communiste. L'opposition et des ONG accusent le Kremlin d'avoir fait gonfler la participation par de nombreuses fraudes.


Le président russe Vladimir Poutine pour un discours de gala au Grand Kremlin Palace le 22 février 2018. Photo Yuri Kadobnov. AFP
Le président russe Vladimir Poutine pour un discours de gala au Grand Kremlin Palace le 22 février 2018. Photo Yuri Kadobnov. AFPAFP
HEURE PAR HEURE


L'actu Libé, tous les matins.
    Près de deux tiers des Russes se sont rendus aux urnes dimanche pour une présidentielle qui a abouti sans surprise à la réélection haut la main de Vladimir Poutine pour un quatrième mandat.
    Le président russe est engagé dans un nouveau bras de fer avec les Occidentaux depuis l’empoisonnement de l’ex-espion Sergueï Skripal en Angleterre.
    7h30.Selon la Commission électorale, Vladimir Poutine a recueilli 76,67% des voix, sur un décompte de 99,80% des bulletins de vote. Il bat ainsi son score lors de la précédente élection de 2012 et fait mieux que ce que prévoyaient les sondages des dernières semaines. La participation s’est élevée à 67,4%.
    21h30Vladimir Poutine, triomphalement réélu dimanche pour un quatrième mandat à la tête de la Russie, estime devant des centaines de ses partisans réunis dans le centre de Moscou que sa victoire était un signe de la «confiance» et de «l’espoir» des Russes. «J’y vois la confiance et l’espoir de notre peuple, nous allons travailler tout aussi dur, d’une manière tout autant responsable et efficace», déclare-t-il devant ses partisans réunis à deux pas du Kremlin. La Commission électorale annonce que le président russe est élu avec 75% des voix après le dépouillement de la moitié des bulletins. 
    20h30Le premier sondage sorti des urnes de l’institut officiel VTSiOM donne Vladimir Poutine, 65 ans, réélu pour un quatrième mandat avec 73,9% des suffrages, bien plus que les 63,6% obtenus en 2012. Le président russe reste donc au Kremlin jusqu’en 2024, année de ses 72 ans et 25 ans après avoir été désigné dauphin par un Boris Eltsine vieillissant. 
    Il devance le candidat du Parti communiste Pavel Groudinine, qui ne récolterait que 11,2% des voix, devant l’ultranationaliste Vladimir Jirinovski (6,7%) et la journaliste proche de l’opposition libérale, Ksénia Sobtchak (2,5%). Très partiels (15% des bulletins dépouillés), les premiers résultats donnaient 71,9% des voix à Vladimir Poutine, contre 15,9% à Pavel Groudinine. Concernant les suspicions de fraudes : l’ONG Golos, spécialisée dans la surveillance des élections et qui dresse une carte des fraudes sur son site internet, faisait état de 2 709 cas d’irrégularités tels que du bourrage d’urnes, des cas de votes multiples ou des entraves au travail des observateurs.
    20 heuresFermeture des derniers bureaux à Moscou et dans les grandes villes russes. Si les résultats partiels ne seront connus qu’au cours de la nuit, les premières estimations sorties des urnes devraient être données d’ici à quelques dizaines de minutes. 
    16 heures A moins de quatre heures de la fermeture des derniers bureaux dans l’enclave de Kaliningrad, la participation atteignait 51,9% selon la Commission électorale, soit plus élevée que pour le retour au Kremlin de Vladimir Poutine après quatre ans au poste de Premier ministre en 2012.
    Plus de 107 millions d’électeurs sont appelés aux urnes. L’agence publique TASS a fait état de taux de participation dépassant 60%, voire 70%, dans l’Extrême-Orient russe, où le vote s’est terminé plus tôt compte tenu du décalage horaire.
    13h30 Un peu de contexte? Retrouvez «Les années Poutine», notre chronologie des presque deux décennies où le chef du Kremlin a occupé le pouvoir en Russie.
    13 heures  (par notre envoyée spéciale à Moscou, Veronika Dorman): 
    Pour le pouvoir, le principal enjeu de ce scrutin est le taux de participation, d’où une campagne massive et inédite d’incitation au vote. Sur les ondes de la radio russe Business FM, de manière décomplexée, les présentateurs posaient ce matin la question à chacun de leurs correspondants, aux quatre coins du pays: «Qu’est ce qui est fait pour attirer les gens dans les bureaux de vote?»
    Les autorités régionales s’en sont données à cœur joie: concours de selfies, places de concert gratuites, produits de première nécessité bradés, référendums sur l’aménagement d’un quartier ou sur la réforme du calendrier scolaire…
    12h30 L’ONG Golos, spécialisée dans la surveillance des élections et qui dresse une carte des fraudes sur son site internet, évoque 1 839 cas d’irrégularités telles que du bourrage d’urne, des cas de votes multiples ou des entraves au travail des observateurs.
    Le mouvement du principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, qui affirme avoir dépêché plus de 33 000 observateurs dans les bureaux de vote, rapporte également des centaines de cas de fraudes, surtout à Moscou et sa région, à Saint-Pétersbourg et en Bachkirie dans l’Oural.
    12 heures  (par notre envoyée spéciale sur place, Veronika Dorman) : 
    Comme d’habitude, les bureaux de vote, installés dans les écoles, centres culturels et autres écoles de musique de quartier, arborent un air de fête. Ballons aux couleurs nationales – blanc, bleu, rouge –, haut-parleurs crachant de la musique traditionnelle, stands avec des souvenirs en pacotille, dont des calendriers «2018 - Notre président», avec Vladimir Poutine en couverture, petits kiosques vendant des boissons chaudes et des pirojki (petits chaussons à la viande et/ou au chou, notamment) – tout cela donne un air de tombola à l’exercice électoral.
    11h50 La France a indiqué qu’elle ne reconnaissait pas la tenue de l’élection présidentielle russe en Crimée, quatre ans après l’annexion «illégale» de la péninsule ukrainienne par Moscou.
    «Quatre ans après l’annexion illégale de la République autonome de la Crimée et de Sébastopol, la France reste fermement attachée au plein rétablissement de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues. La remise en cause par la force des frontières est contraire au droit international, y compris aux engagements souscrits par la Fédération de Russie», souligne le ministère des Affaires étrangères. 
    11 heures Louis Aliot, vice-président du Front national, est présent à Moscou en tant qu’observateur.
    «J’avais cru comprendre que monsieur Macron quand il a été élu voulait nouer de nouvelles relations avec le président de la Russie, et on se rend compte au fur et à mesure des événements, que ce soit sur la Syrie, que ce soit sur l’Iran, que ce soit maintenant avec l’affaire londonienne, qu’on est systématiquement plus enclin à suivre aveuglément les Etats-Unis qu’à discuter avec les Russes», a déclaré le numéro 2 du FN à l’AFP.
    Le député FN Gilbert Collard avait affirmé jeudi avoir été invité par les autorités russes ainsi que Louis Aliot, les députés Bruno Bilde, Ludovic Pajot et l’eurodéputé Bruno Gollnisch. Gilbert Collard avait indiqué ne pas avoir l’intention de répondre à cette invitation pour des «raisons personnelles».
    Une délégation de 24 membres menée par l’ex-ministre Thierry Mariani doit également suivre le déroulement du scrutin en Crimée. 
    10h30 Gérard Depardieu a voté à l’ambassade de Russie à Paris, a relaté un journaliste de RT France sur Twitter.
    8 heures Vladimir Poutine a assuré après avoir voté à Moscou (dans le bureau numéro 2151), qu’il se satisferait de tout score lui permettant d’être élu pour un quatrième mandat : «N’importe lequel, du moment qu’il me donne le droit d’exercer la fonction de président», a-t-il répondu, selon les images retransmises par l’AFPTV.
    LIBERATION

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